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Une créatrice offre une seconde peau à Alexander McQueen

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Reproduire la peau du défunt Alexander McQueen c’est la folle aventure dans laquelle s’est lancée Tina Gorjanc pour son projet de fin d’étude. Que la mode aime transgresser les règles, choquer ou étonner, n’est pas insolite. Mais peut elle vraiment tout se permettre ?

« L’enfant terrible » de la mode réputé pour son univers sombre et provocateur décédé en 2010 reste une référence pour les stylistes d’aujourd’hui. Tina Gorjanc, une jeune diplômée de l’école de mode Central Saint Martins de Londres a décidé de s’inspirer du créateur d’une manière qui pourrait donner un nouveau sens à la mode.

Pour son projet de fin d’étude en juin, elle a lancé une collection à partir d’un cuir fabriqué avec l’ADN de l’illustre couturier britannique. Oui oui €¦ de l’ADN !

La créatrice a utilisé une mèche de cheveux que McQueen avait accrochée aux étiquettes de certaines de ses pièces pour sa première collection « Jack The Ripper Stalks his Victims ».

Au Telegraph, Tina Gorjanc rapporte : « Un agent biologique est appliqué sur les cheveux sous forme liquide pour en extraire certaines informations génétiques. Vous utilisez ces informations pour élaborer un tissu ayant la structure et la couleur exactes de la matière d’origine, dans ce cas précis, la peau de McQueen ».

Attention, la peau conçue en laboratoire ne ressemble pas à de la peau humaine : « Parce que nous utilisons seulement les deux premières couches qui composent cette matière. La technique utilisée pour cultiver les cellules qui constitueront le cuir est la même que celle utilisée pour des cuirs d’animaux. Le produit final ressemble à n’importe quel cuir », précise-t-elle.

En revanche, la créatrice dévoile que le « cuir humain » peut prendre des coups de soleil : « Exposé au soleil, le cuir humain peut être endommagé par les rayons UV, étant plus fin et fragile qu’un cuir animal ». Elle préconise alors d’utiliser une crème solaire.

Entre prouesse scientifique et immondice, la collection « Pure Human » est l’objet de nombreux débats

Dans sa démarche, Tina Gorjanc souhaite aussi frapper les consciences. « Le projet met aussi en lumière le vide juridique qui existe en ce qui concerne la protection des informations biologiques. Grâce à cela, il est possible d’extraire les informations génétiques de n’importe qui et de les exploiter pour concevoir un produit et déposer un brevet », s’alarme-t-elle. Dans le cas présent Tina Gorjanc a déposé le brevet mais ne compte pas commercialiser les pièces. « Même les informations génétiques d’un personnage public tel que ce génie de la mode, ne sont pas protégées par une législation, et ce même si ce dernier est décédé. C’est ce que je voulais mettre en évidence ».

Un cuir différent du cuir animal 

La créatrice défend ses créations les comparant avec du cuir animal :   « De nombreuses personnes pensent que mon projet est une immondice. Cependant, la procédure que j’utilise pour concevoir du cuir ne comprend pas l’abattage d’animaux. Tout est créé en laboratoire et aucun humain n’est blessé ! ».

Alors les Brindilles, cet été prévoyez deux tubes de crème solaire !
Eden Zitoun

Redactrice en chef Mode & Beauté

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